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Les discours, les discours, les discours annonciateurs de l'inauguration des Panneaux éphémères...

Ca y est, les voici les voilà. Ils se sont faits un peu attendre...


Donc, en premier lieu, il s'agit du discours inaugural de la présentation des panneaux éphémères, par François Jeffroy et Bouchra Derkaoui:






BD : Bienvenue François Jeffroy, président du Réseau Groslaysien. Il y a 2 ans, votre association, dans le cadre de la première fête de la nature organisée par la ville, a proposé le jeu « à pas comptés » dont le but était de deviner les temps de parcours à pieds, en voiture, à vélo entre différents lieux de Groslay, afin de montrer par l’expérience qu’il n’est pas plus rapide de se déplacer en voiture ….. qu’à pieds. 

FJ : Bienvenue Bouchra Derkaoui, présidente de Créateurs d’Envies. C’est vrai, nous sommes convaincus que les déplacements à pieds sont plus faciles que les déplacements en voiture, contraints par les sens interdits et les difficultés de stationnement. De plus, la marche à pieds est bonne pour la santé, elle permet de faire des rencontres et de découvrir les multiples trésors de notre ville. L’idée d’implanter des panneaux pour inciter les gens à se déplacer à pieds a germé et fait son chemin. Pourquoi ne pas  fabriquer des panneaux éphémères que la mairie pourrait ensuite remplacer par des panneaux définitifs ? Après tout, plusieurs communes ont déjà « sauté le pas » ! C’est là qu’intervient l’équipe de Créateurs d’envies. 

BD : Fin 2017, les ateliers débutent avec six ou sept enfants de 7 à 11 ans qui se portent volontaires pour fabriquer les panneaux. Il aura fallu 4 ateliers d’1h30 pour que les enfants réalisent les  panneaux, implantés dans 6 lieux de la ville. 1 code couleur et 1 symbole pour chaque lieu, les panneaux indiquent le temps de parcours et le nombre de pas. Merci à Sevan, tomas, Ines, Alexis Matis, Loreena, Selena, louane, laora, Meïssa, Julien, Oriana, Jade et Tom qui, après des prises de tête, des calculs, des essais de dessins...., sont fiers de vous présenter leur création.

FJ : Et le résultat est impressionnant par sa qualité, bravo à tous les enfants. Vous avez vraiment trouvé les illustrations et le graphisme qui rendent ces panneaux beaux et agréables à regarder. Un grand merci aux Créateurs d’Envies.

BD : Un Grand merci au Réseau Groslaysien.


En second lieu: le joli texte philosophico-politique, écrit par Alain Marillat

Inaugurer des panneaux, qui plus est, éphémères, quelle idée étonnante, quel événement insolite. 

Habituellement on se rassemble pour dévoiler le nom d’une nouvelle école, ou donner à une rue le nom d’une personnalité. Ainsi de nombreux signes jalonnent nos rues, mémoires de notre histoire. Pourquoi installer des panneaux seulement pour quelques mois, tels des œuvres artistiques que l'on côtoie le temps de l'oubli ?

Notre ambition est autre : marquer les esprits en suggérant et défendant une manière alternative de lier les espaces de notre ville et ses habitants. L'acte éphémère permet souvent de réveiller les consciences, un acte coup de poing pour un déclic citoyen. 

On vous propose de remettre au goût du jour la marche pour nos déplacements dans la Groslay. D'en faire l'éloge. Rien de neuf me direz-vous ? Il suffit de mettre un pied devant l'autre, simplement. Alors chiche !

Même pas cape ! Disent les enfants qui ont réalisé ces panneaux. Eux savent, sans aucun doute, vivre les lieux différemment, s'approprier la ville autrement. Hier ces Créateurs d'Envies ont fait un rêve... Marcher, sans entrave, sans gêne, vers le cœur de la Groslay pour se retrouver. Pied de nez à la voiture, loin de leur quotidien régi par le toujours plus vite, l'urgence, l'inquiétude de ne pas satisfaire leurs envies.

Toujours trop vite ! 

Leur complainte, s'ils devaient l'écrire, porterait sur la marche apaisée qui autorise le rêve et le jeu. Tout en cheminant de la gare à l'hôtel de la ville, des Glaisières au gymnase Donnet ils parleraient de leurs préoccupations. Marcher, parler, écouter, regarder, rencontrer, partager.,, S'évader loin des sentiers battus, laisser son esprit vagabonder et s’installer une pensée nomade.

Laissons la voiture. Prenons le temps de flâner. La liberté est au bout de nos pieds.

Monsieur le Maire est ravi ... et s'empare du micro. Le panneau vient d'être inauguré. L'occasion est trop belle:






En 3eme lieu, un discours politique et éminemment parodique lu par Jules: 

Allocution de Monsieur Jules, secrétaire d’état à la marche à pieds, d’après un discours prononcé pour l'inauguration du Chemin de Fer le 11 février 1882 par le Gouverneur de La Réunion Pierre Étienne Cuinier 

Au moment où les ressources disponibles s’épuisent, ou le climat se dérègle de manière certaine, je ne crois pas pouvoir me dispenser d'appeler votre attention sur l'importance du progrès qui s'accomplit au milieu de nous, ici à Groslay.
Comme secrétaire d’Etat à la marche à pieds, c'est avec une vive satisfaction, je dirai plus, avec une joie profonde, que j'assiste à l'inauguration de ces panneaux éphémères qui vous sont livrés aujourd'hui. 

Je vous le déclare, si les bienfaits de la marche à pieds étaient moins connus, on pourrait douter du sort de ce que nous inaugurons, contester les avantages qui doivent en résulter pour tous, expliquer les oppositions rencontrées au début et l'incrédulité qui existe encore chez quelques-uns, relativement aux avantages de ce mode de transport. L'expérience est là, grâce au ciel, une expérience millénaire, pour nous tirer d'incertitude à cet égard. Nous savons que, partout où a été adopté la marche à pieds, elle a apporté une vie nouvelle et de nouvelles facilités pour l'existence. Nous savons qu'une circulation fluide des hommes fait autant pour l'instruction et la prospérité d'une ville qu'une bonne circulation du sang dans les veines, pour la vigueur et la santé des corps vivants. 
Sous le rapport de vos commerces il y a toute une révolution en perspective. L'une des principales causes de la décadence de la fréquentation des commerces de proximité a été l’apparition de centres de grande distribution en périphérie des villes, avec parking bétonné intégré. Chaque ville a voulu avoir son hypermarché, hypermarché toujours coûteux, quelquefois ambitieux et hors de proportion avec les besoins. Il dépend de vous de relever votre commerce en faisant de larges économies sur les frais de transport. C'est un nouvel horizon qui s'ouvre devant nos portes. N'y a-t-il pas là de quoi ranimer tous les courages ?

Il est aisé de concevoir tout ce que la première idée de création de panneaux éphémères, à Groslay, a dû soulever de problèmes et rencontrer de difficultés. On avait d'abord à choisir l’emplacement des panneaux,  grosse question qui divisait les meilleures juges. Les temps étaient néanmoins venus pour leur réalisation. Deux associations, deux structures d'un haut mérite, ont entrepris de la faire aboutir et y ont réussi. Je n'ai pas besoin de nommer le Réseau Groslaysien et Créateurs d’Envies.
Ce sont les présidents actuels, Mme Derkaoui et M. Jeffroy, qui furent chargé des études. Ils y consacrèrent six mois d'un travail assidu autant que pénible, vivant presqu'en ermites, et au bout de ce temps leur devis était dressé, dressé avec une si parfaite entente des choses de l'art et avec tant de précision que, contrairement à tous les autres devis, il ne sera pas dépassé. Restait à en assurer l'exécution et c'est encore à eux, aidés d’enfants de notre ville, que devait échoir cette tâche délicate. Mais il fallait aussi obtenir de la Mairie qu'elle acceptât l’implantation de leurs ambitions ; sans cela, rien ne pouvait se concrétiser. C’est ainsi vos élus, MM. Boutier et Farcy mais aussi Mme Collin, qui ont accepté le projet. 

Je remercie donc les élus de la ville, les équipes du Réseau Groslaysien et de Créateurs d’Envies et je le fais avec plaisir, car mieux que personne peut-être j'ai pu juger, en voyant les choses de plus près, de la largeur de vues, du libéralisme et de la loyauté avec lesquels vous avez rempli cette mission. Si vous avez pu craindre un instant de n'être pas apprécié par ceux-là mêmes à qui vous apportiez avec de nouvelles armes pour le développement de la marche à pieds, de nouvelles chances de préservation de leur santé et de leur environnement, ce jour est déjà loin. En vous voyant au milieu de nous, marcher d'un pas ferme et sûr au succès, par les voies les plus larges et les plus droites, on a appris à vous connaître et à vous aimer. Je suis sûr d'être l'interprète du sentiment général en disant que, si grande a été votre part dans l'œuvre que nous acclamons aujourd'hui, grande elle sera aussi dans la reconnaissance de cette généreuse ville qui comprend qu'elle s'honore en honorant ceux qui l'ont servi.
Et, maintenant, lâchez la bride aux piétons ! Qu'ils aillent semer à tous les coins de la ville la bonne nouvelle de la mise en activité de ces panneaux et répéter les noms de ceux qui ont travaillé à en doter la ville. J'espère qu'ils resteront populaires parmi nous et qu'on ne les oubliera jamais.




Et enfin.... un peu de la poésie de Clotilde, inspirée par Paul Valéry, pour continuer à réfléchir:

Les pas Groslaysiens, de Clotilde

Ces pas, habitants de Groslay,
De la gare à la mairie,
En croisant la salle Donnet
Vous mèneront à Jack Pich’ry.

Par les rues, les voies et les sentes,
Vers la place Shemmerhofen, 
Prenez un chemin de traverse,
Vous verrez comme cela est fun !

Si d’aventure vous vous perdez,
Aux panneaux, vous vous reportez
Pour mettre vos pieds dans les pas
Et cheminer vers le Savat

Ne vous hâtez pas de rentrer
Prenez donc le temps de flâner
Dans Groslay, des airs champêtres
Peuvent encore parfois apparaître !...

Clotilde, Inspiré des Pas de P. Valéry


Quelques pensées sur la marche : 

Un homme qui ne marche pas, ne laisse pas de traces. (G. Wolinski)

La marche ne consiste pas à gagner du temps, mais à le perdre avec élégance. (D. Le Breton)

Celui qui marche droit, trouve toujours la route assez large. (Proverbe breton)

Moi la marche à pied, cela me fera toujours marrer, du moins jusqu’au jour où on m’expliquera clairement à quoi d’autre elle peut être, la marche…   (Ph. Geluck)

Pour fêter mai 1968 : le plus excellent symbole du peuple, c’est le pavé. On marche dessus jusqu’à ce qu’il vous tombe sur la tête. (V. Hugo)


Et pour déambuler sur un bout de chemin, on peut chanter : 
« Il était une bergère qui allait au marché, 
Elle avait sur sa tête, 3 pommes dans un panier,
Les pommes faisaient rouli, roula (bis) STOP
3 pas en avant, 3 pas en arrière, 3 pas sur le coté, 3 pas l’autre coté, »

et ainsi de suite…. 


Si vous avez des idées de chanson sur la marche: n'hésitez pas à nous les faire parvenir !


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