mercredi 13 février 2019

Stage en ergonomie sur la taille arboricole

Le 15 décembre dernier, le Réseau Groslaysien a reçu un chèque de 1200 € du Crédit Agricole pour soutenir la réalisation d’un stage en ergonomie portant sur l’étude de l’activité de taille arboricole. Une sacrée reconnaissance pour notre association.



En quoi consiste ce stage ?
Les stagiaires sont des étudiants du master en ergonomie de l’université Paris 8 Saint-Denis. En première année de master, ces étudiants sont formés à l’analyse ergonomique du travail. Celle-ci consiste à élaborer une description précise du déroulement du travail et de ses effets sur la production (quantité, qualité des produits et services, etc.) et sur la santé des travailleurs (fatigue, tendinites, troubles du sommeil, etc.). Il s’agit ensuite d’identifier les caractéristiques des situations de travail qui favorisent la réalisation du travail afin de les pérenniser, et celles qui gênent la réalisation du travail afin de les modifier. Ces étudiants disposent à cet effet de connaissances en physiologie, en psychologie et en sociologie.

Le stage se déroule de novembre 2018 à juin 2019. Il consiste donc à analyser finement la réalisation de la taille arboricole afin de comprendre son déroulement, la manière dont les arboriculteurs planifient leur travail. Cette planification est abordée à différents horizons temporels : la taille d’un arbre, la taille d’un ensemble d’arbres de même variété au sein du verger, la planification des plages de taille au sein d’une semaine de travail en tenant compte des contraintes météorologiques et des autres activités à réaliser (conditionnement, vente, réparation de matériel, gestion du personnel, etc.). L’analyse vise également à identifier les informations recueillies sur les arbres par l’arboriculteur lors de la taille. Celles-ci concernent la santé des arbres, les effets des tailles précédentes et celles des variations climatiques. Le programme du stage est donc ambitieux.



Quels sont les acteurs du projet ?
Le Réseau Groslaysien est le porteur du projet. C’est lui qui a signé la convention de stage avec 2 étudiantes en master d’ergonomie, Ashley Hurchund et Finiavana Andrianarivelo. Le soutien financier du Crédit Agricole servira à couvrir les frais des stagiaires et les frais de tirage et d’impression des photos et documents. Les arboriculteurs de Groslay sont également impliqués dans le projet : Luc et Laurence Desouches, Pierre et Clotilde Rigault, Philippe et Loïc Plaideau. Ils accueillent régulièrement les stagiaires dans leurs exploitations et participent aux entretiens. 




D’où vient ce projet de stage ?
Ce projet est porté par le Réseau Groslaysien. La rencontre entre notre association et les arboriculteurs de Groslay date de la première édition de la fête de la pomme, le 14 octobre 2017. A l’initiative de notre ami Jacques Clouet, notre association a proposé en partenariat avec les associations Les p’tits paniers de Groslay (AMAP) et le Conservatoire du patrimoine, et avec le chocolatier Le Scarabée d’or, de remettre en service un vieux pressoir qui dormait dans un hangar afin de produire du jus de pomme. Cette belle journée ensoleillée a également été l’occasion d’un débat intitulé « comment redonner un avenir à l’arboriculture groslaysienne » (lire le compte-rendu du débat sur notre blog). Ce débat fut suivi d’un second lors de la fête de la nature de Groslay, le 26 mai 2018. 

Ce débat nous a permis de connaître les arboriculteurs groslaysiens et de réaliser à quel point leur travail était précieux pour nous tous et à quel point il cristallisait les enjeux du moment. L’existence d’une arboriculture groslaysienne est liée à des choix d’urbanisme : préserver des terres cultivées et refuser de bétonner la moindre parcelle de terre de la commune. Elle répond à des choix environnementaux : produire et consommer localement contribue à la réduction de l’empreinte carbone. Elle répond à des choix économiques : acheter directement au producteur (circuit court) permet à celui-ci de mieux vivre de son travail et au consommateur de réduire ses dépenses. Enfin, l’arboriculture est une part essentielle du patrimoine de Groslay. Elle a marqué nos paysages, l’histoire de notre commune. Ce débat nous a montré également qu’il y avait urgence à agir pour sauver notre arboriculture. Comme l’indiquait Luc Desouches lors d’un débat, le syndicat agricole de Groslay comptait 30 adhérents à la fin des années 80, il n’en compte plus que 5 aujourd’hui.

A l’issue de ce débat, il nous est apparu nécessaire de mieux faire connaître et reconnaître le savoir-faire des arboriculteurs et sa valeur pour notre commune. Organiser un stage en ergonomie permettant de rendre visible le travail de la taille arboricole répond à cet objectif.




Si vous voulez en savoir plus : contactez-nous reseaugroslay@gmail.com